Fantastiques Gouines
15
mai
2008
par MyLzz59
.: Chapitre 6B

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"Mademoiselle, ça va ?" J’ouvris les yeux, c’était le patron du bar qui s’était inquiété de me voir ainsi remuer la tête. Soulagée de constater que tout était rentré dans l’ordre, je lui souris. "Oui, oui, juste un petit étourdissement. J’ai dû courir un peu vite, en venant.." Il me sourit aussi. "Je vous sers votre mixture ? On a été livrés ce matin. Allez, aujourd’hui je vous l’offre, pour votre patience.." Je le remerciai, et l’accompagnai jusqu’au comptoir. Ce soir serait donc le bon, me dis-je. Déjà pour le truc fluo ça repartait bien..

J’attendais donc confiante, que la belle blonde, bien en place sur la photo qui brillait de nouveau en face de moi, fasse son apparition. C’était tellement évident..

Les styles de musique s’enchaînèrent cette fois encore, tout comme mes verres, et la nuit tirait à sa fin sans que la fille blonde ne se fût manifestée. Le désespoir me reprit, et dans un soupir je dus prononcer à voix haute en direction de la photo un "Où es-tu ?", car le patron, dans la foulée, m’adressa de nouveau la parole..

"Dîtes-moi, mademoiselle, est-ce que vous attendez quelqu’un ? Tous les soirs vous restez jusqu’à la fermeture, vous avez éconduit tous les messieurs qui vous ont abordée, je ne veux pas m’immiscer dans votre vie, mais comprenez que ça me surprenne.."

Son air m’inspirait, et c’était le seul qui s’était soucié de moi jusqu’ici, du moins avec une autre optique que m’inviter à danser et galipette si affinité.. Je pris le parti de m’ouvrir à lui. "En fait oui, j’attends quelqu’un.. J’attends une fille.. Celle que j’ai rencontrée ici, la première fois que je suis venue, il y a bien deux mois.. Vous devez bien vous souvenir ? On a passé des heures à danser ensemble, sur la piste.."

Je voyais bien que le gars me regardait avec des yeux ronds, qu’il s’interrogeait tout en continuant de m’écouter plus pas correction que pour le contenu de mes propos.. Je sentais bien qu’il doutait, et que ce n’était pas de ma sincérité qu’il doutait. En un mot, il devait me prendre pour une folle. Le retour de la camisole, me dis-je..

"J’ai sûrement abusé de votre truc fluo, lui sortis-je, histoire de donner le change, je ferais mieux d’aller me rafraîchir un peu les idées, ça m’aidera à retrouver mes esprits.." Ouf, je venais encore de voir reculer ladite camisole.. Je me levai de mon tabouret, et pris la direction des toilettes.

Dans les toilettes pour dames, personne. Une chance, vu le nombre de couples ici.. Vite profitons-en.. Je nettoyai l’une des vasques, refermai la bonde, et remplis d’eau tiède. Je me trempai une première fois le visage, quand je sentis mes larmes poindre. Je n’eus que le temps de tendre les coudes pour prendre appui autour de la vasque, que je fis fontaine sans qu’il me fût possible de maîtriser quoi que ce soit. Je me mis à émettre des pleurs bien audibles, ponctués par les "plic-ploc" de mes larmes tombant dans l’eau tiède de la vasque..

"Moi aussi, c’est là que je suis venue me réfugier pour pleurer.." Il y avait quelqu’un ? On non.. "..avant que les ténèbres m’envahissent à nouveau.." Hé !! Cette voix !! Je relevai le museau, et vis son angélique visage dans le miroir. Elle était là, juste derrière moi !! Je me retournai aussi promptement que possible.. pour constater qu’elle n’était pas là. Tout comme elle avait disparu, dans le miroir.. Ou était-ce une fois de plus mon imagination qui m’avait joué un sale tour ? Je ne savais plus quoi penser, en étais-je encore capable, d’une pensée raisonnée ? Avais-je dorénavant définitivement basculé de l’autre côté, dans la démence ? Avais-je, comme le croyait le patron, vécu ces heures de pur bonheur avec cette fille juste dans mon délire ?


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par MyLzz59
.: Chapitre 5B

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Ce soir-là, nous étions de nouveau pleine lune. Je m’en foutais carrément, je l’avais juste noté car il faisait étonnamment clair, sur le trajet qui me conduisait vers le bar où je m’attendais à passer une partie de ma nuit pour rien.. Une petite voix intérieure me soufflait bien que tout était perdu, que je devais admettre que je l’avais perdue, et que c’était entièrement ma faute, ou que peut-être plus logiquement rien de tout ça n’avait réellement existé, que la fille blonde n’avait pris corps que dans mon imagination galopante de fêlée de compétition, et que je courais après ma propre chimère.. Mais je m’accrochais, je ne pouvais me résoudre à laisser tomber maintenant, après tant de nuits.. Cette petite voix était pourtant, j’en avais conscience, la véritable voix de la sagesse, la voie de la sagesse.

Au moment où je tournai dans la rue du bar, j’entendis un hurlement de loup. Un loup, maintenant, en pleine ville.. Ma fille, ta santé mentale ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir, me dis-je, sans doute même tout haut. Sûre de ne pas l’avoir rêvé, je me convainquis que ce n’était qu’un chien errant qui saluait ainsi la lune.

Un frisson me prit face à la porte du bar. D’habitude de la musique s’échappait à l’extérieur, audible jusqu’à une dizaine de mètres, et là pas un bruit. Ni musique, ni même un son "normal" de ville comme une voiture, une porte, rien. Silence total. Mes yeux scrutèrent frénétiquement en toutes directions. Rien, comme si j’étais la seule âme à la ronde. Pas même un souffle de vent..

Mon attention fut alors attirée au bas de la porte du bar. Une brume commençait à s’en échapper, et avançait vers moi, lentement. Je fus d’abord rassurée, repensant à celle que j’avais notée le premier soir, et qui ne s’était plus manifestée depuis ma sortie de claustration. Pourtant, cette brume-ci était différente. Elle n’avait pas la bonhomie rassurante de l’autre, pas sa luminosité. Celle-ci était grise et froide, éteinte. J’avalai ma salive, et me décidai à entrer. Puisque j’étais venue jusqu’ici, et qu’en plus il se passait quelque chose d’inhabituel par rapport aux nuits précédentes qui furent hélas des plus banales, je voulais croire que c’était bon signe, bien que ledit signe ne me parut point des plus engageants..

A peine la porte poussée, quelle ne fut ma stupeur ! La salle, déserte, n’était que faiblement éclairée que par quatre ou cinq des spots qui fonctionnaient encore, le lieu avait l’aspect d’avoir été laissé à l’abandon depuis des années.. Sous une couche de poussière grisâtre, et envahi de vieilles toiles d’araignées noircies, le mobilier à moitié détérioré, renversé, portait encore çà et là quelques verres et bouteilles dans le même état délabré. Au premier constat, même pas l’ombre d’une bestiole vivante, d’une araignée ou d’une souris.. Mes yeux cherchèrent au loin, vers le fond, le pêle-mêle, et ne le virent pas.

C’était pourtant bien le même bar, dans la bonne rue, la disposition intérieure était sensiblement pareille.. J’étais sûre qu’hier encore il y avait du monde ici, que moi-même j’y ai passé la nuit, au comptoir, à attendre désespérément la fille blonde. Enfin, étais-je encore sûre de quelque chose, moi ? A n’en point douter, seule ma grande logique me sauva cette fois-ci encore de la camisole qui me guettait : si ce lieu, à en juger par son aspect, était abandonné depuis tant d’années, pourquoi y avait-il encore de l’éclairage ? Etait-il resté ainsi depuis tout ce temps ? Etonnant déjà que l’électricité n’ait pas été coupée depuis, tout comme la durée de vie de ces ampoules restantes.. Je me rassurai de constater que j’avais encore quelques neurones qui ne m’avaient pas trahie. Cette réalité-là n’était donc pas la bonne, en tout cas ne me convenait pas. Je fermai violemment les yeux, et secouai la tête de gauche et de droite, comme pour effacer cette vision "apocalyptique" du bar.


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par MyLzz59
.: Chapitre 4B

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Il s’écoula une vingtaine de jours avant que je ne me décide à remettre les pieds dans ce bar.. Une vingtaine de jours à rester le plus souvent, le plus longtemps possible enfermée chez moi, à ne voir personne, à m’isoler de tout, cloîtrée dans une forme de peur panique tant incontrôlable qu’inexplicable. Le moindre bruit, la moindre chose inhabituelle, me faisait sursauter. Une paranoïa suraiguë..

Et soudainement, me vint le déclic qui me fit sortir de mon état. Une simple réflexion, si ..évidente, que je me demande franchement pourquoi il m’aura fallu tant de temps.. Clairement, de quoi avais-je vraiment peur ? De cette fille ? En toute objectivité, je ne puis qu’admettre qu’à aucun moment elle n’avait manifesté la moindre intention de me faire du mal, le "pire" que j’aie été amenée à subir d’elle, c’était ses baisers, doux, fougueux, c’était sa langue dans ma bouche, vous parlez d’un "supplice".. Il me fallait donc repartir là-bas, et de toute urgence. Je devais la retrouver, cette fille blonde morte ou pas, et dans tous les cas lui expliquer.. Lui expliquer quoi ? Qu’allais-je lui dire ? Comment d’ailleurs mettre en mots ce que moi-même je n’étais pas capable de m’expliquer ? Et comment allais-je réagir, si elle se présentait à moi sans son foulard ? Allais-je .. ?

Je décidai de passer outre ceci, de laisser mon instinct prendre les décisions, aller vers elle tout naturellement, en espérant qu’elle comprenne.. Qu’elle comprenne que je n’ai jamais été préparée à être confrontée à pareille situation ! Toute à mes réflexions, je réalisai que j’étais sur le point de ..demander à une morte d’avoir l’indulgence de ne pas s’offenser de ma difficulté à adapter ma perception de "vivante" à l’intégration de son statut de "morte néanmoins vivante". Malgré moi, je ressentis le besoin de m’asseoir..

J’avançais d’un pas hésitant. Durant tout le trajet en direction du bar, tour à tour deux images contradictoires s’opposaient dans ma tête. Sa beauté resplendissante, sur la piste, quand, déesse lascive, elle exécutait à mon attention ses danses qui m’ont attirée dans ses bras sans coup férir.. Et de l’autre cette chose horrible, cette plaie béante, putréfiée, cette preuve indéniable de sa mort par égorgement, qu’elle dissimulait sous ce foulard à propos duquel j’ai tant insisté pour qu’elle l’enlève devant moi..

Je marquai un arrêt face à la porte du bar. Quelque chose clochait, je n’aurais su l’expliquer, je le ressentais, voilà tout.. Etait-ce simplement moi ? J’entrai, et allai m’installer au comptoir, sur mon tabouret habituel. Malgré le monde dans ce bar, la place était restée libre, comme si elle m’attendait. Je commandai une coupe du truc fluo que j’avais fini par affectionner, mais dus me contenter d’une mauvaise bière, pour cause de rupture de stock.

Les styles de musique se succédaient à mesure que la soirée, puis la nuit, avançait, et je dus me rendre à l’évidence, "ma" belle blonde ne s’était pas manifestée. J’avais à de nombreuses reprises concentré mon regard sur la photo, toujours en bonne place sur le pêle-mêle, mais il me fallut davantage fixer mon attention comme si la photo également se cachait à moi, me paraissait moins lumineuse..

Penaude, je me levai, après un dernier coup d’œil à la photo, et en me dirigeant vers la sortie saluai le patron qui finissait de remettre de l’ordre dans la salle avant de fermer. Tête basse, je regagnai mes pénates..

J’avais bien envisagé approximativement toutes les alternatives, mais il m’était apparu si évident que j’allais la retrouver, qu’à aucun moment je n’avais supposé que cette fille pouvait ressortir de ma vie, aussi soudainement qu’elle y était entrée. Je me leurrais. Avais-je d’ailleurs eu la moindre pensée pour elle, pour ce qu’elle avait dû ressentir, lorsque je lui ai imposé autant qu’à moi ma période de claustration ? Elle était en droit de m’en vouloir, légitimement.

Assidûment, je retournai soir après soir dans ce bar, répétant ce manège consistant à commander la boisson fluo en vain pour me retrouver avec la même horrible bière que je finis par ne même plus entamer, attendre en vain ma morte blonde jusqu’à la fermeture, éconduire quelques individus mâles toujours prompts à vouloir me consoler par une sorte de charité à gros sabots, passer de plus en plus pour la tarée que je devais sans doute être, et repartir chez moi comme j’en étais venue.. Seule..


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par Leïla
.: Dans la chambre de motel

« Je n’avais aucune chance, je n’avais aucune chance, je n’avais aucune chance, … » Ce sont les seuls mots dont je me souvenais actuellement. Ils m’envahissaient sans que je n’aie la moindre chance de leur échapper.

Je secouai énergiquement la tête, tant et si bien que même Morchy, du fond de son cadre sur la table basse clignait dangereusement des yeux, comme si elle s’attendait à ce que je dévisse tout bonnement ma tête et ne la sépare du tronc. Morchy qui m’accompagnait dans mes périples les plus fantasmagoriques depuis bien longtemps était posée là près de mon lit.

Des images se bousculaient et tentaient de se superposer les unes sur les autres … qu’avais-je donc bu ce soir ?
Une bière tendue avec empressement par des mains visiblement désireuses de me harponner telle une proie facile au fond d’un bar mal famé ? Ou un long island hibiscus vert fluo servi par des mains anonymes dans un bar sinistre certes mais dont la musique électro rachetait en partie l’atmosphère ?

Je secouai la tête de plus belle. Non, cela ne pouvait être la boisson. Houblon ou hibiscus ne pouvaient m’avoir mis K.O. à ce point, l’explication n’était en rien probante. L’épais brouillard qui régnait sur mon cerveau ankylosé ne pouvait effacer l’existence de cette grande blonde au cou étrangement enturbanné et encore moins ce morgus féroce.

Mais que m’arrivait-il ?
D’abord je n’étais pas homosexuelle … pourquoi aurais-je flirté avec cette fille et puis … et puis je me méfiais des blondes. Elles n’étaient jamais vraies. Qui y croit encore aujourd’hui ?
Sans oublier que si un morgus s’était planqué dans ce superbe corps, il n’aurait pas été très malin. Or un morgus était tout sauf un butor. Fallait-il que j’aie le cerveau embrumé pour oublier qu’il descendait tout de même de Morgus Premier, le grand architecte que le monde ait connu, celui qui était à l’origine de la première pyramide et celui dont le Q.I . avoisinait les 300. Comment un être si grand pouvait-il engendrer une race de dépouilleurs de sève, une lignée de contrebandiers de substance vitale ? Cela n’était en rien plausible. Morgus le Magnifique n’avait pas pu engendrer le Mal.

A moins que … (argh satanée boisson !) … à moins que la Chose ne soit en pleine mutation et que ladite race ne cherche à se reproduire autrement et qu’elle ne se sente à l’étroit dans le corps d’un homme. Ce qui était, ma foi, foutrement compréhensible !

J’avançais péniblement dans ma réflexion. En attendant, fallait que j’arrête de traumatiser ce qui me servait de tête et dont j’aurais bien du mal à me passer. (Saloperie de mur !)
J’étais là dans cette chambre de motel au milieu de nulle part à cogiter sur d’éventuelles existences et surtout à essayer de les effacer à tout prix. Je perdais la boule. Je prenais ma tête pour une ardoise magique, qui pouvait oblitérer toutes ces réalités parallèles. Non, je ne pouvais me retrouver à plusieurs endroits à la fois. Il fallait que je me concentre sur ma Mission : enregistrer et délivrer des messages. Ce que je venais de faire auprès de Morchy.
Et surtout retrouver mes pairEs.

Morchy m’avait briefée sur une certaine Malee, technopaganiste de son état. Entrer en contact avec elle devenait impératif pour la suite.


impression 101 réactions - #morgus - #technopaganiste :: 00:36
12
mai
2008
par mat.webmiss
.: Le Temps du Twist
Joël Houssin

Dans un futur pas si lointain, où l’alcool à outrance est le seul moyen pour les humains de ne pas se transformer en zombie assoiffée de chair fraiche, Benjamin Hoffa fête son 16ème anniversaire.

Ce soir, avec ses potes, objectif : dépucelage et suicide. Mais la soirée ne tourne pas selon ses projets, bouleversés par le troublant loup-garou Orlando. En effet, l’autoradio de la voiture de leur nouvel "ami", qui diffuse un live de leurs idôles Led Zepellin, les ramènent en 1970, à l’époque où le concert à lieu. Des seventies, qui, néanmoins, ne ressemblent pas à ce qu’elles auraient du être...

S’ensuit une délirante course poursuite dans le temps, et après le temps qui s’effrite et se reconstruit simultanément...

Sexe, drogue, rock’n’roll, cyber-punk et pleine lune !


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